La densification de la régulation juridique en matière de contraception, d'avortement ou d'assistance médicale à la procréation (AMP) est présentée comme servant à protéger l'être humain contre son instrumentalisation, sa réification ou sa destruction. Mais est-ce bien là l'explication première de la montée en puissance de la juridicisation des questions procréatives ? L'auteur interroge l'idée selon laquelle la protection de l'être humain, et de la vie, structurerait pleinement l'encadrement juridique des questions procréatives. Plus encore, elle cherche à comprendre les logiques la structurant. Elle tente de dépasser l'approche selon laquelle il faudrait les aborder de manière segmentée et sous l'angle d'une « conciliation ». L'objectif est de proposer une analyse unifiée et transversale de ces questions pour dévoiler les logiques de pouvoir qui sous-tendent les questions procréatives.