Quelles voies l’appréhension du réel poursuit-elle avant d’aboutir à sa réalisation sous forme de signes, de mots et de langage ? Et qu’en est-il de l’ingénierie herméneutique et sémiotique mobilisée dans l’élaboration de ces ressources structurantes du pensable et du possible ? Surtout, pourquoi faut-il tenir bien compte de la pluralité des voies empruntées dans cette entreprise ? Telles sont quelques-unes des questions soulevées dans ce volume qui réunit des contributions de chercheurs dont les spécialisations vont des études indigènes aux études des systèmes de signes, en passant, entre autres, par la philosophie du langage, la sinologie, le chamanisme amazonien et l’indologie. Parmi les nombreux résultats marquants des travaux menés par ces spécialistes, nous retiendrons que, en marge des vues afférentes aux possibilités « apophantiques » du langage qui dominent actuellement en Occident, il existe d’autres pistes parfaitement viables. Certains lecteurs se demanderont même si nos sciences du langage occidentales ne gagneraient pas à être davantage à l’écoute et réceptives de ce que nous apprennent ces autres propositions.