Appelés tantôt indiens, naturels, sauvages ou païens par les Européens, les Polynésiens n'ont cessé de revendiquer leur identité pour échapper à ces nominations indignes. Depuis une trentaine d'années, la littérature polynésienne d'expression française participe à ce difficile combat. Mais il ne suffit pas de repousser l'Autre, de revendiquer une terre ou une langue, pour être reconnu. L'identité d'un peuple n'est jamais figée : toute construction identitaire est le résultat provisoire de multiples négociations conduites à la frontière de ce qu'on peut imaginer n'être plus soi.