La tentation du voyage obéit parfois à des moments de désespoir profond ou de brusque euphorie qui obligent à sortir, partir, aller, suivre et conquérir les solitudes. Entre l'excellence esthétique et l'excellence morale, le voyageur ressent le rapport entre la fragilité individuelle et la grandeur naturelle. Lire la beauté du monde, ses paysages, être en route, s'initier au secret, à la vérité finale ou l'indécision s'il considère le monde comme un texte ne se refermant jamais sur lui-même, voilà ce que le voyageur cherche. Mais les vrais voyageurs, selon Baudelaire (Les Fleurs du Mal, CXXVI) ceux qui approchent « la Circé tyrannique aux dangereux parfums », « de leur fatalité jamais ils ne s'écartent ». Le lecteur y trouvera également une Majorque du XIXe siècle à l'arrivée des premiers « touristes », traduite dans des descriptions du paysage méditerranéen redécouvert, d'« Eldorado » de la peinture, du Jardin des Hespérides métamorphosé.